mardi 6 mars 2018

Andiamo - Le pied à l'étrier


C'est mon frère qui était un peu plus âgé que moi, seulement trois ans ! Qui m'a initié lorsque nous étions tout minots, aux joies du modélisme, modélisme avions bien sûr, il m'a mis le pied à l'étrier, en quelque sorte ! J'avais neuf ans. A l'époque pour trouver du balsa, de la colle cellulosique, des plans, il fallait se rendre à Paris, plus précisément "à la source des inventions" sur le Boulevard de Strasbourg , nous habitions à Drancy, il s'y rendait seul !

Un sacré démerdard le frangin ! Moi j'ai attendu d'avoir 14 ans pour me rendre seul dans Paris. Qui a dit dégonflé ?

Il faut croire que la poussière de balsa est une sacrée drogue, car j'ai repris le modélisme à la cinquantaine, les enfants étaient grands, et le Papa avait davantage de temps libre.

Alors j'ai construit, je me suis inscrit dans un club et j'ai appris à piloter.

On ne fait pas n'importe quoi avec un avion, ça obéit à des lois très strictes, comme les avions "grandeur", de la rigueur dans la construction, le moindre vrillage et BOUM c'est le tapis assuré ! Et puis le pilotage cela s'apprend, un avion ça n'est pas un drone bardé de "giros" qui corrigent l'assiette, un avion il faut sans cesse le contrôler, en un mot : on pilote !

Ces modèles de moins en moins réduits, les miens tournaient autour des 2 mètres d'envergure, pour un poids ne dépassant pas 5 kilos, la propulsion ? Moteur deux temps 18 CC, fonctionnant au méthanol, huile fine, et nitrométhane pour un meilleur ralenti.

Leur vitesse environ 100 KMS/heure, des engins capables de passer toutes les figures de voltige recensées, du tonneau à la boucle, en passant par les huit cubains, vols tranche, vrilles, vrilles à plat, voir pour les plus chevronnés cercles en tonneaux, torque roll (avion en position verticale, faire toucher la dérive au sol, la machine est littéralement accrochée à l'hélice) !

J'ai cotoyé le champion du monde en F3 A, de la voltige avec un avion devant s'inscrire dans un carré de deux mètres de côté. Et oui la France a souvent été "championne du monde" dans cette discipline, mais c'est un loisir qui reste assez confidentiel, alors on n'en parle pas, la cheville de Naymar , oui!

Alors durant 25 ans j'ai pratiqué, je me suis même occupé de mon club, j'ai construit une trentaine d'avions, beaucoup cassé aussi ! C'est curieux la propension que les avions ont à redescendre seuls !

Aujourd' hui sont arrivés les "jets", des modèles équipés de véritables réacteurs, fonctionnant au pétrole lampant, avec démarreur incorporé, poussée 19 Kgs pour certains, pouvant atteindre les 300 Kms/ heure ! Inutile de vous préciser qu'il faut une excellente vue, et des réflexes au top pour les piloter !

Mon frère vole aujourd'hui entre deux nuages, il m'avait mis le pied à l'étrier il y a fort longtemps, pour mon plus grand plaisir.

Quelques photos de mes avions.

Space Walker 2 mètres 20, 4 kilos,5 : moteur 18 CC 2 temps.




Un "multi" 2 mètres d'envergure appelé "multi" abréviation de multi figures, machine capable de passer toutes les figures de voltige aérienne. Je l'avais baptisé "YAKA"


Mon copain Serge présente ma dernière réalisation un P51 Mustang : 1M90 d'envergure, moteur 2 temps 15 CC Avec volets de courbures.




J'ai cessé cette activité car j'ai énormément rajeuni !! Mais j'ai gardé de ce club d'excellentes amitiés.

26 commentaires:

  1. Merci de nous faire partager ta belle passion ! Mon fils pilote des ULM, mais il ne me dit plus quand pour m'éviter les cheveux gris ! :)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Il pilote ? L'heureux homme ! A près de.... Non je ne dirai pas mon âge, je m'étonne toujours de voir des machines de plus de 300 tonnes s'élever gracieusement dans les airs ! ];-D

      Supprimer
  2. super d'avoir une telle passion, et merci de partager la tienne !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Emma : Un club, un blog c'est du partage, des échanges, apprendre de l'autre ! ];-D

      Supprimer
  3. J'imagine qu'il en faut des heures et des heures de labeur et de patience avant qu'un avion puisse voler ! Merci de nous avoir fait découvrir ta passion, cet univers du modélisme volant !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Annick : la construction une trentaine d'avions en tout, n'a jamais été une corvée , au contraire ! Ce que je trouve bien dommage, c'est le fait que les jeunes, la relève en quelque sorte, ne soient plus intéressés par le modélisme, les clubs, et les amitiés qui en découlent.

      Supprimer
  4. J'ai toujours admiré ces "merveilleux fous ne volant pas" au bord des tarmacs !

    RépondreSupprimer
  5. C' était ta dernière possibilité de t' envoyer en l' air en ce temps ? ;o))

    RépondreSupprimer
  6. Bien, de nous faire partager ce quasi-parcours initiatique, et de nous le raconter si bien (c'est je crois ce qu'on aime qu'on dit le mieux).

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. JCP : merci ! Je pense à cet instant à Gilles Platret (je ne l'appelle pas Monsieur) qui a rabaissé les travailleurs manuels, ces cocus de politicards qui ne savent que pérorer et ne sont pas mêmes tenus à résultat...
      Oui j'ai aimé construire, et faire voler, c'est certain. ];-D

      Supprimer
  7. Le partage de cette expérience est émouvant. On y lit la complicité et l'admiration vis à vis du grand frère.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Lira : Ah oui mon frère c'était une "pointure" ! Quand ses filles qui ont aujourd'hui la cinquantaine ont lu mes histoires, elles se sont bien marrées !
      Merci à toi et si tu en as le temps voici un petit lien : http://blogborygmes.free.fr/blog/index.php/2008/05/26/956-mon-frere

      Supprimer
  8. une passion qui part d'un pied à l'étrier
    et si bien racontée

    les photos sont superbes

    merci Andiamo, encore tout minot au fond suis sûr... la preuve ici
    en texte et images...

    :)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Cavalier : Quand je cherche des billes au fond de ma poche, je suis surpris de trouver les clés de la bagnole !
      J'avais un copain au club qui me disait : "nous fabriquons aujourd'hui les jouets que nous n'avons pas eu hier"... ];-D

      Supprimer
  9. Ton copain Serge a l'air d'avoir le mal de l'air...Il a le teint vert !
    Tes avions, je les connais depuis longtemps, et je les lis toujours d'un oeil ému et brillant.
    C'est que c'est ton âme d'enfant...🦋
    ¸¸.•*¨*• ☆

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Célestine : Les êtres que tu chéris le plus, te quittent un jour, ton âme d'enfant t'accompagnera jusqu'au bout du voyage, du moins je le souhaite. ];-D

      Supprimer
  10. Une belle et vraie passion! Ils sont immenses ces avions ( cela m'impressionne)... J'imagine effectivement qu'on ne se lance pas dans une telle activité sans avoir auprès de soi une personne de confiance qui nous met le pied à l'étrier... ;-)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Mapie : Construire ça va c'était un peu mon métier, mais le pilotage, ça n'est pas inné, cela s'apprend et il y a intérêt, il est impossible d'apprendre à piloter seul ! Alors vive les clubs. ];-D

      Supprimer
  11. Magnifique ! https://www.youtube.com/watch?v=VRvOtsIFsMI

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Pascal : merci de cette découverte, et bonne journée à toi. ];-D

      Supprimer
  12. Oui. Oui. Je viendrai voir tes beaux avions Andiamo. C'est toi qui les as fabriqués et fait voler, bravo ! Les estampes, hein... ;-)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Marité : Comme je le dis précédemment j'ai énormément rajeuni !! Alors depuis quelques années je ne vole plus (sauf chez Carrefour) mes modèles je les ai vendus à des copains pour une poignée de clous, ou carrément offerts ! Je les voyais voler encore parfois, après tout ils sont fait pour ça non ? ];-D

      Supprimer
  13. C'est gentil de nous faire partager ta passion. Un être humain passionné, c'est toujours touchant. Et bravo au frangin :)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tomtom : Merci, quant au frangin c'était un être exceptionnel, minot il avait dix idées fumantes par jeudi ! ];-D

      Supprimer

Les commentaires sont précieux. Nous chercherons toujours à favoriser ces échanges et leur bienveillance.

Si vous n'avez pas de site personnel, ni de compte Blogger, vous pouvez tout à fait commenter en cochant l'option "Nom/URL".
Il vous faut pour cela écrire votre pseudo dans "Nom", cliquer sur "Continuer", saisir votre commentaire, puis cliquer sur "Publier".